Produrable fait le plein : la RSE moins en crise que la planète !
Les 7 et 8 septembre derniers s’est tenu le salon Produrable, le temps fort français de l’écosystème développement durable et des solutions RSE. Incontournable pour tous les acteurs de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) qui se réunissent comme chaque année au palais des congrès pour partager leurs projets, leurs outils, leurs réflexions, etc. Retour sur cette 13ème édition qui a réussi à braver le COVID pour exposer les nouveautés RSE qui veulent contribuer à rendre le monde meilleur. Tout un programme, nous étions là.
Plus que jamais Produrable 2020 apparait comme la preuve de l’engouement et de la prise de conscience du secteur économique pour les enjeux de la RSE. Plus de 8000 visiteurs et participants, comme l’édition 2019, en dépit du contexte sanitaire actuel. Au programme plus de 150 conférences et ateliers sur 2 jours, véritable marque de fabrique du salon, qui donnent les grandes tendances de la RSE 2021 : biodiversité, climat, achats responsables et économie circulaire. Mais aussi des dizaines de stands d’experts-exposants, notamment le traditionnel pavillon BPIFRANCE où l’on retrouvait 25 startups sélectionnées proposant des solutions innovantes : culture de safran sur les toits des entreprises pour capter du carbone tout en assurant un revenu complémentaire, placement de produits responsables dans les films et séries, voyage immobile grâce à la réalité virtuelle, gestion écologique des emails, etc. Et une première cette année avec la présence de la PME aixoise, COROSSCALL, fabricant de téléphones outdoor qui présentait ses nouveaux terminaux mobiles BtoB ayant une plus grande longévité que nos smartphones classiques. Fairphone n’a qu’à bien se tenir.
Une dégradation alarmante sur les enjeux sociaux et environnementaux
Pourtant, malgré toutes les bonnes intentions des acteurs des solutions RSE, la pression médiatique sur les questions de développement durable, le militantisme des ONG environnementalistes ou sociales et la prise de conscience des entreprises comme du grand public, la planète va de plus en plus mal.
L’année 2019 s’est révélée être une année record en termes d’émission de gaz à effet de serre, d’augmentation globale des températures, cet été 2020 a été l’un des plus chaud jamais enregistré sur terre, et de perte de biodiversité. Seul le confinement forcé de la planète au printemps 2020 a permis d’atténuer ce sombre bilan…
Des impacts environnementaux qui contribuent à creuser les inégalités sociales dans le monde, de nombreux scandales continuent d’être révélés, notamment le cas des populations Ouïghours forcées à travailler dans des conditions d’esclavage moderne. Malgré l’engouement du grand public, des entreprises, des politiques ou des générations futures pour le développement durable, la profusion d’outils et de solutions RSE, ceux-ci parviendront t’ils à inverser la tendance ?
Passer de l’entre soi à la démocratisation de la RSE
Il existe pourtant un véritable fossé entre les bonnes intentions et la réalité. Une première explication tient certainement au fait que Produrable rassemble majoritairement des pionniers et praticiens du développement durable déjà convaincus de l’importance de la RSE dans les entreprises. Parmi les 8000 participants présents se trouvaient des pourvoyeurs de solutions, des étudiants désireux d’avoir un métier à impact, des experts et des entreprises déjà engagées. Pour un grand nombre de non-participants, la RSE demeure toujours un coût supplémentaire pour l’entreprise ou un axe de communication, sans réel impact mesurable.
Une autre explication peut venir du manque de ressources des entreprises pour s’engager en matière de développement durable. Puisque les connaissances et les outils sont disponibles, pourquoi ne voit-on pas émerger plus de démarches RSE structurées et porteuses de changements plus profonds ? Probablement par manque de ressources humaines et financières dédiées à ces sujets pourtant cruciaux.
Pourtant une piste plus radicale mériterait aussi d’être explorée. Beaucoup de démarches RSE ne s’attaquent pas au business model de l’entreprise mais se contentent de diminuer à la marge l’impact des opérations ou les externalités négatives des activités. C’est louable et mieux vaut le faire, mais cette approche ne permet malheureusement pas la transformation du modèle lui-même.
Et maintenant on fait comment ?
L’enjeu pour le salon Produrable, comme pour la RSE au sens large, est d’embarquer au plus vite les moins convaincus et d’agir à tous les niveaux de la société pour faire adopter plus largement des solutions qui fonctionnent. Une partie de la solution se trouve peut-être dans le plan de relance du gouvernement qui affiche des ambitions sur le volet environnemental : énergie, transport, climat, biodiversité, etc.
Parmi les tendances et outils vus à Produrable et qui vont dans ce sens, l’on peut noter la comptabilité en triple capital pour les entreprises qui prend en compte les résultats économiques, sociaux et environnementaux, ou encore la comptabilisation en euros des externalités de la nature pour les intégrer aux analyses économiques des entreprises. Dans un autre domaine, la convergence des actions et des outils pour promouvoir auprès des entreprises et des citoyens la lutte pour biodiversité au niveau mondial. Ou peut-être des entreprises pionnières qui mettront une mission ambitieuse au cœur de leur raison d’être.
Nous n’avons pas encore toutes les réponses face à ces défis mais souhaitons que cette rentrée post COVID nous engage collectivement et individuellement sur le chemin du progrès, de l’amélioration et de l’expérimentation de ces grands sujets contributeurs pour rendre le monde meilleur… A l’année prochaine pour en parler, sans les masques, à Produrable 2021!